Rétrospective 2017 : Four Loko et Couche-Tard ont volé la vedette

L’année 2017 a été particulièrement fertile en événements et nouvelles de toutes sortes concernant l’industrie des dépanneurs.

Légalisation du cannabis, fusion de chaînes de dépanneur, gains chanceux à la loterie, les sujets nombreux et variés n’ont pas manqué de faire les manchettes en cours d’année.

Mais de tous les sujets, deux ressortent clairement :

  • La boisson Four Loko, dont l’enthousiasme chez les jeunes inquiète énormément, a fait parler d’elle toute l’année, en particulièrement récemment lorsque les 5 détaillants du village de Micamac en Abitibi ont décidé de cesser de la vendre et lorsque la RACJ a exigé qu’on la retire des tablettes pour une technicalité règlementaire;
  • Couche-Tard pour avoir finalisé l’acquisition de CST et avalé 109 des 200 « Dépanneur du Coin Ultramar » au Québec ainsi que pour la position de l’entreprise sur le cannabis, qui a fait beaucoup de bruit.

DepQuébec a fait le tri pour vous et est heureux de vous présenter ici la seule et unique rétrospective « dépanneur » de l’année. Bonne lecture!

JANVIER : LES DÉPANNEURS CHINOIS SE REBELLENT

En début d’année, l’Association des dépanneurs chinois a fait une sortie remarquée pour se plaindre que la vente de lait n’était plus rentable et menacer qu’elle recommandera à ses membres de ne plus en vendre (surtout depuis que les grandes laiteries n’acceptent plus de reprendre les invendus).

Le 19 janvier, le Journal de Montréal publiait un long article sur le sujet (voir ici), suivi par un reportage à TVA (voir ici) et par une série d’articles et de reportages dans d’autres médias (voir ici et ici) ainsi qu’un article sur DepQuébec (ici).

La menace de ne plus vendre du lait a crée une onde de choc dans le public et les médias, qui s’est rapidement dissipée puisque la plupart des dépanneurs s’en sont rapidement dissociés, ne jugeant pas réaliste de ne plus offrir ce produit.

Car même peu rentable, les détaillants peuvent difficilement s’en passer puisqu’avec le tabac, c’est l’un des rares produits qui attire la clientèle en magasin… ce qui n’enlève rien au fait que les dépanneurs sont dans leur droit d’exiger qu’il soit rentable.

FÉVRIER : BILLET DE 60 MILLIONS $ VENDU PAR ACCOMMODATION CHEZ FRANÇOIS

Un sympathique dépanneur avec essence de Canton Tremblay, un village au nord de la ville de Saguenay qui en fait maintenant partie et qui est situé de l’autre côté de la rivière Saguenay, a réussi l’incroyable exploit de vendre un billet gagnant de 60 millions $ de la Lotto Max.

Vous pouvez dès lors imaginer toute la gamme d’émotions qui a traversé ce charmant commerce et l’affluence des médias sur plusieurs semaines : annonce de la vente du billet gagnant, annonce du gagnant, remise des lots, etc.

La loterie est du rêve et parfois, très rarement, il se transforme en réalité. On peut revivre ces moments magiques ici, ici, ici et sur le portail DepQuébec, ici.

MARS : PORTRAIT MAGISTRAL DES DÉPANNEURS CHINOIS

Une série d’articles de grande qualité sur les dépanneurs chinois est parue dans le Journal de Montréal sous la plume de l’excellent journaliste Stéphan Dussault.

Diffusée sur plusieurs jours, le journaliste a pris le temps d’analyser le phénomène, de présenter des portraits et de montrer l’impact positif de leur présence.

Il a surtout rendu hommage à leur persévérance et leur intégrité, notamment dans un reportage touchant où il a passé une journée dans un dépanneur à constater l’immense sacrifice de ces derniers pour un maigre profit.

On peut revoir l’excellente série en format pdf en cliquant ici.

AVRIL : PREMIER DÉPANNEUR INTELLIGENT

La présence ou non d’un dépanneur dans les petits villages est un sujet de préoccupation constant au Québec. Or, face à l’impossibilité d’en ouvrir un, un petit village a trouvé une solution originale.

En avril, on apprenait que la Coopérative de solidarité de Dixville, un village de l’Estrie de 707 personnes, s’est dotée d’un dépanneur « intelligent », c’est-à-dire sans employé.

Les membres vont au dépanneur et se servent eux-mêmes, le tout géré par des clés électroniques pour accéder au magasin et faire les transactions ainsi que par des caméras et des bénévoles.

C’est le quotidien La Tribune qui a mentionné ce projet en premier (voir ici) suivi ensuite par un vague de couverture média cet automne, alors que le magasin ouvrait ses portes (ici, ici, ici, ici et encore ici).

Même Couche-Tard a déclaré suivre la situation!

MAI : COOP PURDEL ACQUIERT DÉPANNEUR JESSOP

Le nouveau groupe Filgo-Sonic étend ses ailes à travers le Québec, en mettant notamment la main sur le fameux dépanneur Jessop à Rimouski, reconnu pour la variété des ses bières de microbrasserie, lui qui est aussi appelé « Le Paradis de la bière ».

Véritable institution dans le Bas-Saint-Laurent, la nouvelle a été largement couverte localement (voir ici et ici).

JUIN : COUCHE-TARD VEUT VENDRE DU CANNABIS

En plein débat sur les modalités de la légalisation du cannabis, nul autre que le patron et fondateur de Couche-Tard, Alain Bouchard, a fait une sortie remarquée pour plaider en faveur de la vente de la marijuana dans les dépanneurs.

Ses arguments solides et convaincants tels que la nécessité d’offrir le produit partout et la responsabilité sociale du réseau, n’ont toutefois pu venir à bout de la rectitude politique rampante et navrante de la classe politique québécois, tous partis confondus.

Le seul parti politique qui aurait pu et dû prendre la défense de l’industrie, soit la CAQ, a misérablement flanché et s’est même montré encore plus intransigeant que les partis de gauche.

Cela dénote un état esprit désolant au Québec dans lequel les politiciens n’ont plus de repères, se prennent beaucoup trop au sérieux et infantilisent de manière inquiétante la population adulte.

L’excellente sortie de M. Bouchard a fait les manchettes ici et ailleurs (voir ici, puis ici, ici, ici et ici) et a été suivie d’articles en septembre et durant l’automne dans la foulée de l’évolution décevante du dossier.

JUILLET : DANGEREUX LE FOUR LOKO?

La boisson alcoolisée Four Loko mérite la médaille de la couverture médiatique de l’année.

Déjà on en parlait en début d’année. Puis, en juillet, un reportage de TVA est venu souligner les inquiétudes des autorités de santé aux États-Unis suite aux abus liés à sa consommation (voir ici).

Quelques mois plus tard, une enquête de La Presse nous apprenait que cette boisson suscite de nombreuses inquiétudes aussi chez nous (voir ici).

En effet, il y aurait eu des cas d’intoxication de jeunes aux urgences du fait que cette boisson est si sucrée qu’on n’a pas l’impression de boire de l’alcool.

Par la suite, Four Loko continuera de faire les manchettes en novembre (voir plus bas) et en décembre, alors que la RACJ a ordonné à son distributeur, BlueSpike, de le retirer des tablettes du fait que l’alcool utilisé n’était pas réglementaire (voir ici).

DepQuébec a aussi écrit sur le sujet : voir ici.

AOÛT : WATERVILLE PERD SON UNIQUE ÉPICERIE

Toute une histoire à Waterville, un charmant village de l’Estrie, quand ce dernier a perdu sa seule épicerie, ouverte depuis 40 ans.

La population de 2075 âmes n’a plus que le dépanneur Waterville pour se nourrir, avec sa propriétaire, Erin Smith, qui se doit de relever le défi pour satisfaire le plus possible sa nouvelle clientèle augmentée.

Cette histoire fascinante a été couverte ici et ici ainsi que par DepQuébec ici.

SEPTEMBRE : ENTREPRENEUR POUSSÉ À LA FAILLITE PAR SOBEYS

Voici une histoire désolante de procès entre un dépanneur et son franchiseur.

Michel Dagenais, un entrepreneur de Sainte-Agathe, a eu gain de cause contre Sobeys dans un dossier de gestion d’un nouveau dépanneur Voisin.

Le juge a condamné le géant alimentaire à lui verser 200 000 $ pour n’avoir pas assisté convenablement ce dernier (voir ici et ici).

OCTOBRE : DÉPANNEURS MEILLEURS À NE PAS VENDRE AUX MINEURS

Les résultats des dépanneurs aux inspections pour la vente de tabac n’ont jamais été meilleurs : ils ont atteint une conformité inégalée de 92 % en 2017.

C’est ce que révélé DepQuébec suite à une demande d’accès à l’information, résultats dont a fait état le portail (ici) ainsi que le Journal de Montréal (ici).

NOVEMBRE : DES DÉPANNEURS BOYCOTTENT FOUR LOKO

Les propriétaires de cinq commerce de Macamic, en Abitibi (municipalité de 3000 habitants), ont décidé de cesser de vendre de la boisson Four Loko depuis qu’un groupe de jeunes de la localité se sont mis à se lancer des défis de calage d’alcool.

« C’était rendu fou. Les jeunes venaient le midi et de lançaisent des défis », de souligner Tony Boudreau, propriétaire du Dépanneur 111.

Leur initiative a fait écho dans les grands médias tels le Journal de Montréal (voir ici) et a reçu un tonnerre d’applaudissements de la part d’intervenants en santé.

DÉCEMBRE : FOUR LOKO RETIRÉ DES TABLETTES

Pour terminer en beauté une année folle, soulignons le rappel de tous les contenants Four Loko qui ne seraient pas réglementaires en raison du type d’alcool utilisé.

Rien à voir avec la santé mais tout à voir avec le règlement spécifiant qu’une boisson alcoolisée vendue en dépanneur se doit d’être faite à base d’alcool malté.

De nombreux articles ont couvert le sujet, d’autant plus que le distributeur BlueSpike semble avoir cafouillé au niveau des messages (voir ici, ici et ici).

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