ENQUÊTE EXCLUSIVE : Un dépanneur indépendant sur six n’accepte plus les cartes de crédit

En raison de leur coût astronomique, de plus en plus de dépanneurs indépendants au Québec mettent un terme aux cartes de crédit et cette tendance pourrait bien s’accélérer dans les années à venir.

Selon une enquête téléphonique exclusive menée par DepQuébec auprès de 665 dépanneurs, tabagies et épiceries indépendants au Québec, une proportion significative de 13,7 % des dépanneurs sondés, soit 1 sur six environ, ont confirmé ne plus accepter le paiement par carte de crédit.

Ce taux, appliqué à l’ensemble de l’industrie, signifie qu’environ 700 dépanneurs au Québec auraient fait le choix de ne plus accepter les cartes de crédit, un chiffre qui reflète l’exaspération des détaillants face à ce mode de paiement prohibitif sur lequel ils ont très peu de contrôle et dont les “règles anticoncurrentielles” ont été confirmées et dénoncées en 2010 par le Bureau de la concurrence Canada.

Alors que le paiement par débit est offert de manière universelle dans les magasins sondés, le paiement par carte de crédit, beaucoup plus onéreux pour les détaillants, n’est offert que dans 86,3 % des dépanneurs et 87,2 % de l’ensemble des magasins sondés.
Cartes de crédit : 17 fois plus dispendieuses que le débit

Comme on le sait, les cartes de crédit entraînent des frais onéreux pour les détaillants. Cette méthode de paiement facture en effet un pourcentage à la transaction qui s’avère extrêmement dispendieux et peut atteindre 2%, 3%, voire même 4% de l’achat effectué selon la carte utilisée.

Or, si les cartes de crédit sont de plus en plus boudées, c’est l’inverse pour ce qui est du Débit Interac, offert pour sa part dans tous les magasins sondés sans exception (taux de 100%).

La raison en est que ce mode de paiement est abordable puisqu’il s’accompagne d’un coût minime fixe par transaction (en moyenne de 6 cents) et ce, peu importe le montant.

Comme on peut le voir au tableau suivant, le contraste pour le détaillant est saisissant entre une transaction payée par Débit Interac et la même transaction payée cette fois-ci par carte de crédit.

Sur une simple transaction de 50$, le paiement par carte de crédit entraîne des frais 17 fois plus élevés que la même transaction payée par Débit Interac.

Curieusement, les dépanneurs sont beaucoup plus enthousiastes à offrir le paiement sans contact pour les cartes de crédit que pour le Débit Interac (Interac Flash).

Résistance quant à l’adoption d’Interac Flash

Lorsqu’il s’agit d’offrir la commodité du paiement sans contact (sans besoin d’entrer le NIP, juste effleurer la carte), les détaillants semblent toutefois plus enthousiastes à l’adopter pour les cartes de crédit que pour Débit Interac.

En effet, le sondage indique que 73,5% des répondants disent offrir le paiement sans contact pour les cartes de crédit contre seulement 58,2% pour Interac Flash.

Cette différence se creuse davantage si on isole les détaillants qui offrent les cartes de crédit : 86,6% d’entre eux offrent le paiement par carte de crédit sans contact, contre 58,2% seulement pour le paiement via Interac Flash (soit 49% de plus).

Selon Michel Gadbois, président de l’Association québécoise des dépanneurs en alimentation (AQDA), les détaillants ont tout intérêt à adopter Interac Flash pour une foule de raisons.

“Les détaillants ne devraient pas hésiter à offrir la commodité d’Interac Flash et ce, autant pour épargner du temps à chaque transaction que pour offrir une option de paiement débit à la fine pointe des tendances et qui répond aux attentes des consommateurs.” – Michel Gadbois, AQDA

L’enquête maison DepQuébec sur les modes de paiement a été réalisée par téléphone directement auprès des propriétaires et gérants de dépanneurs et d’épiceries entre le 15 février et le 23 avril 2018.

Bien qu’il ne soit pas à proprement parler strictement représentatif de l’industrie, l’échantillon de 665 détaillants de l’enquête est très solide étant donné qu’il englobe plus de 10% de la totalité des dépanneurs indépendants au Québec (soit environ 5000 détaillants).

Demain, dans le volet 2 de l’enquête, nous nous pencherons sur les solutions de paiement les plus en vogue de l’industrie.

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