Impact de Netflix, Apple & Cie : Les permis de location vidéo en chute libre au Québec

La popularité croissante des sites de films en ligne comme Netflix ou de location et vente comme iTunes est-elle en train de sonner le glas de la location vidéo traditionnelle par des dépanneurs et commerces spécialisés comme les Club Vidéotron et autres?

S’il faut en croire les plus récentes données du Ministère de la Culture et des Communications du Québec, l’avenir de la location vidéo telle qu’on la connaît est plutôt sombre.

En effet, c’est ce que laisse entrevoir les statistiques sur l’émission de permis de commerçant pour la location de matériel vidéo obtenues hier par DepQuébec en vertu de la loi d’accès à l’information (Nombre de permis 2007–2017).

Des chiffres révélateurs!

Des nouveaux permis qui fondent comme neige au soleil

D’abord, quiconque souhaite faire de la vente, location, prêt ou échange de matériel vidéo au Québec doit détenir un permis en bonne et due forme de commerçant au détail de matériel vidéo. On peut donc déduire, en fonction de la quantité de permis émis chaque année, quelle est la vitalité réelle de ce secteur.

Or, du sommet connu en 2008-2009 jusqu’à aujourd’hui, les demandes de nouveaux permis ont littéralement fondu de 80 %, passant de 1 586 à seulement 313 au cours de la dernière année, soit d’avril 2016 à mars 2017. Il s’agit d’une baisse moyenne d’environ 10 % par année!

Durant la même période, le nombre d’abonnés de Netflix à travers le monde a connu une trajectoire diamétralement opposée : il est passé de 12 à 93 millions, soit une croissance exponentielle de 775 %!

Pour ce qui est du nombre de permis existants, la décroissance est moins prononcée mais toute aussi réelle. Ces derniers sont passé d’un sommet de 5 674 en 2009-2010 à seulement 4 533 l’an dernier, soit une baisse de 20 % environ. D’ailleurs depuis 9 ans, ce nombre tend à baisser chaque année et de plus en plus vite, surtout depuis les deux dernières années.

Cette décroissance marquée du secteur de location laisse bien entendu présager que les revenus générés par cette activité sont en forte baisse et qu’à un certain moment donné, les commerces qui se livrent à cette activité n’ont d’autres choix que de mettre la clé dans la porte comme ce fut le cas par exemple de la chaîne Blockbuster qui, bien présente au Québec, a fermé ses portes il y a de cela quelques années.

Pour les dépanneurs, il s’agit d’une source de revenus d’appoint présente un peu partout et en particulier en région éloignée, là où la connectivité internet est souvent (mais pas toujours) moins développée ou plus lente.

Il est clair toutefois que par rapport au fait de devoir se déplacer pour louer un DVD et de le ramener par la suite, moyennant des frais de retards, la location et la vente de vidéo par Internet présentent des avantages concurrentiels indéniables.

Plusieurs dépanneurs devront ainsi apprendre à se passer de cette source de revenus mais puisque le retrait de cette activité libère en général de l’espace tablette en magasin, plusieurs sauront trouver des produits et services de remplacement, par exemple en se tournant vers les bières de microbrasseries, le prêt-à-manger ou voire même d’autres types de services comme un comptoir de nettoyeur.

Le permis n’est pas dispendieux en soit : il coûte 61,25 $/année et est valide pour cinq ans, avec des frais additionnels de 30,75 $ lors de la délivrance du permis. Le commerçant au détail de matériel vidéo doit par ailleurs à se conformer à certaines règles, que ce soit l’affichage de ses films, leur classement, leur présentation dans le commerce ou le contrôle de l’âge des clients, en particulier pour le matériel vidéo pour adultes.

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