Chariots d’épicerie chez Maxi : Prise 2

Dans un article récent (voir ici), nous nous sommes penchés sur l’implantation par Maxi d’un système de chariots d’épicerie à dépôt qui vise à éviter leur vol et dispersement, un véritable fléau selon le service de police de Montréal.

En effet, il n’est pas rare de croiser des livreurs de circulaires qui utilisent de tels chariots sans doute “empruntés” (voir photo).

Les livreurs de publisacs sont connus pour se promener avec des chariots d’épicerie dont on peut grandement douter qu’ils aient été achetés en bonne et due forme.

Mais tandis que certains les subtilisent pour une utilisation précise, d’autres se contentent de les revendre au recycleur de métal pour un maigre profit.

Maxi est le seul supermarché au Québec qui, à notre connaissance, prend le taureau par les cornes et équipe ses magasins d’un système de chariots d’épicerie avec dépôt. Ce système semble plus fréquent toutefois ailleurs au Canada et aux États-Unis.

Une récente visite au Maxi de Lachine nous a permis de lever un peu plus le voile sur l’étendue du problème qui semble toucher cette bannière de supermarché plus que les autres.

En effet, un supermarché IGA Extra se trouve tout près mais on ne voit jamais ses chariots traîner dans la rue… est-ce une meilleure vigilance de leur part, une question d’aménagement ou le fait que leur clientèle fait preuve de plus de civisme, il est difficile de le dire.

Ceci étant, dans le Maxi de Lachine, on implante graduellement des chariots à dépôt mais ils ne seront en fonction que lorsque tous les chariots auront été remplacés. Cela sera fait dans quelques mois, “une question de budget” nous a-t-on confié.

Le Maxi de Lachine commence à s’équiper de chariots avec dépôts mais ils sont encore une minorité de sorte que le système n’est pas encore fonctionnel.

Selon des employés à qui nous avons parlé, le magasin de Lachine est l’un des pires au Québec en ce qui a trait au vol de chariot.

La direction du magasin a tout essayé pour enrayer le problème, notamment d’équiper les chariots d’un système de blocage de roues une fois hors de la zone du supermarché. Toutefois, ce système s’est avéré inefficace car trop facile à contourner (il suffit de soulever le chariot sur une distance de quelques pieds pour contourner le blocage ou encore, de le placer dans un pick-up).

Certains chariots sont toujours équipés d’un système de blocage des roues bien qu’il se soit avéré inefficace et fera place au système de dépôt sous peu.

L’implantation des chariots d’épicerie à dépôt se veut donc une avancée sur ce qui se fait actuellement mais ce système aussi rencontre sa part de problème.

D’abord, les clients détestent cette approche : c’est peut-être lié à la culture québécoise ou au fait que nous n’y avons pas été habitués, mais la résistance des consommateurs est grande (cliquez ici pour lire la lettre vitriolique d’un client dans un quotidien de Chicoutimi).

Il est vrai qu’on n’a pas toujours un dollar sur soi et qu’en de tel cas, il faut aller chercher de la monnaie ce qui représente une perte de temps.

Pour éviter cet encombrement, Maxi offrent des jetons réutilisables (ils sont conçus pour être vendus, mais Maxi les donnent), mais voilà : comme ils ont la même forme que des 25 sous, plusieurs les utilisent dans des machines à buanderie ou autre. Il est déjà arrivé, nous a-t-on raconté, que des opérateurs de machine à sous avoisinants viennent voir Maxi pour se faire rembourser une fortune en jetons Maxi donnés gratuitement à la clientèle!

Ces jetons donnés, et non vendus, peuvent être utilisés par la clientèle comme un 25 sous dans n’importe quelle machine distributrice comme une buanderie, un distributeur de boissons gazeuses et autres.

Si Maxi laisse tomber les jetons et que les clients doivent utiliser de vrais dollars, un tel système attire les “quêteux” comme un aimant : à la sortie du supermarché, ces derniers viennent offrir aux clients de pousser leur chariot en échange d’aller le rapporter et de collecter le dollar déposé. La plupart des clients acceptent pour avoir la paix et les indigents peuvent ainsi se faire une petite fortune par jour, soit 150-200 $ assez facilement.

En somme, il n’y a pas de solution facile et parfaite au problème des chariots sinon de payer du personnel de sécurité à grands frais. Au final, ce sont les consommateurs qui ramassent la facture sous forme de prix plus élevés des produits.

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