F. Dufresne rugit comme un lion

Dans un article récent (voir “Les distributeurs pétroliers sont en feu au Québec”), DepQuébec soulignait la séquence impressionnante des fusions et acquisitions qui s’est déroulée en une année seulement chez les distributeurs pétroliers.

En effet, l’appétit et l’ambition de ces derniers se sont avérés pour le moins voraces, c’est le cas de le dire :

  • le Groupe Crevier vient d’acheter le réseau Gaz-O-Bar comprenant une trentaine de stations services;
  • Filgo et Sonic ont fusionné l’an dernier et pèsent sur l’accélérateur pour développer et renforcer leur réseau;
  • et enfin, Pétroles Parkland, un distributeur albertain, a mis la main cette semaine sur le gigantesque réseau CST (Ultramar) qui vend pour 3 milliards de litre d’essence par année aux Québécois.

Nous finissions l’article en soulignant que d’autres distributeurs pétroliers régionaux dynamiques comme F. Dufresne (Eko) et Paquet & Fils ne se contenteront sûrement pas de regarder le train passer.

Et bien, ce ne fut pas long pour entendre parler d’au moins l’un d’entre-eux, soit F. Dufresne (Eko).

Ce dernier vient de faire une sortie remarquée dans le Journal de Québec pour laisser entrevoir d’ambitieux plans de croissance de son réseau dans la région de Montréal.

Un peu à la manière de Babe Ruth, le célèbre joueur de baseball légèrement enveloppé, Eko a pointé un doigt en direction de Montréal et a déclaré en substance : “Vous voyez là-bas? Et bien c’est là qu’on va faire un coup de circuit, vous allez voir…”

Tout indique que les concurrents de F. Dufresne ont raison de prendre leurs intentions au sérieux, car l’entreprise n’est pas née de la dernière pluie.

D’abord, tout comme Harnois et Crevier, F. Dufresne est une entreprise familiale qui a réussi sa succession et qui en est à sa troisième génération de dirigeants.

En effet, fondée par Fernard Dufresne en 1950, l’entreprise de distribution de pétrole à chauffage a été prise en main par Pierre et Jacques, ses deux fils, en 1968 et ce sont eux qui l’ont diversifié avec la création du réseau Eko en 1978. Innovateurs, ils ont instauré leur propre programme de fidélisation, Milliplein, et sont toujours les seuls, sauf erreur, parmi les exploitants de dépanneurs et stations services à avoir osé lancer un tel programme à l’échelle québécoise.

En 2009, l’entreprise faisait l’acquisition de 105 stations-service opérant sous les bannières Sonerco et Axco. De plus, F. Dufresne a montré qu’elle pouvait aussi jouer dans les grandes ligues en devenant partenaire d’Énergie Suncor en tant qu’exploitant des stations service Cadeko (bannière Dépanneur) qui offrent exclusivement de l’essence Petro-Canada.

Le réseau Eko comprend ainsi 80 dépanneurs corporatifs et affiliés de même de près de 140 enseignes d’essence principalement situés dans la région de Québec, en Estrie et dans les régions limitrophes.

Depuis 40 ans donc, soit la création d’Eko, l’entreprise a cru lentement mais sûrement, à raison de cinq sites par année en moyenne. Mais cela pourrait changer avec la compétition accrue dans le secteur et l’arrivée de la troisième génération de dirigeants, soit Francis, Jérôme et Pierre-Olivier. Ils ont prouvé leur maîtrise dans tous les aspects de la gestion d’un réseau, alors pourquoi pas foncer la pédale au plancher?

Selon le Journal de Québec, Eko entend s’attaquer sans réserve aux multinationales de ce monde, dont les Costco.

« On s’en va jouer dans leurs platebandes. Notre but, c’est de trouver les meilleurs sites qui offrent un fort potentiel de croissance», a déclaré Francis Dufresne en entrevue.

Voilà ce qui s’appelle rugir comme un lion! On aime ça.

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