Le PLQ envisage des assouplissements modestes au monopole de la SAQ

Dans le cadre de la présente campagne électorale, les partis politiques ont tous été invités à venir présenter leur plateforme aux dépanneurs dans le cadre de Forum Dépanneur 2018, une série d’entrevues animées par Michel Gadbois, président de l’Association québécoise des dépanneurs en alimentation (AQDA).

Aujourd’hui, nous terminons la série avec le Parti libéral du Québec qui n’a malheureusement pas répondu à l’invitation faite à rejoindre les dépanneurs. Nous allons toutefois résumer ici l’essentiel de leurs propositions qui touchent l’industrie.

Assouplir le monopole sans le menacer

Au cours de son dernier mandat, le gouvernement du Parti libéral a prouvé être capable de faire certaines réformes sur les lois de l’alcool en permettant la vente de vins québécois en dépanneur et épicerie sans passer par la SAQ.

De plus grands espoirs ont été soulevés à l’aube de cette élection alors que le ministère des Finances a commandé une étude d’impact à la firme PricewaterhouseCoopers évaluant divers scénarios de libéralisation de la vente d’alcool. Celle-ci a conclut qu’à divers degrés, tous les scénarios envisagés auront pour effet de nuire à la SAQ, ce qui ne surprend personne.

Mais ce qui ressort des propos du premier ministre sortant, Philippe Couillard, est sa préoccupation que le modèle actuel limite le choix des consommateurs aux seuls produits offerts à la SAQ, mis à part bien sûr les vins assemblés et embouteillés ici et vendus en dépanneur.

En effet, dans une étude dévoilée l’an dernier et intitulée « Monopole Inc. », des chercheurs et spécialistes ont rappelé qu’il existait dans le monde des milliers de sortes de whisky mais seulement une vingtaine offerts à la SAQ.

De sorte que le modèle priviliégié risque fort de ressembler à une réforme permettant aux importateur privés de vendre leurs produits spécialisés en parallèle à ceux de la SAQ. Il n’y a donc rien dans cette perspective qui risquerait d’enrichir la sélection des vins en dépanneur.

Selon La Presse, bien qu’il ne soit «pas question» de privatiser la Société des alcools du Québec (SAQ), Philippe Couillard a ouvert la porte à la vente de «certains produits de niche», comme des vins d’importation privée qui ne sont pas disponibles sur les tablettes de la société d’État, chez des détaillants privés.
Réduire la paperasse touchant le secteur du détail

Quelques jours avant le déclenchement des élections, le gouvernement a dévoilé un plan sur l’allègement réglementaire du secteur du détail qui est de loin le plus ambitieux à n’avoir jamais été mis de l’avant par Québec pour alléger la lourdeau administrative du secteur.

Or, non seulement ce plan comprend-t-il la plupart des volets auxquels on pourrait s’attendre — formulaires, fréquence des permis, guichet unique et autres — mais il aborde en plus des enjeux critiques et de longue date qui n’ont jamais été véritablement gérés comme par exemple, la hausse du prix minimum de la bière.

Il s’agit donc d’un plan ambitieux qui, vraisemblablement, ne sera pas mis en place dans son entièreté. Mais on ne peut que saluer ici la volonté de mettre la table et les conditions requises afin de s’attaquer sérieusement à ces irritants pour l’industrie.

Équilibre des finances publiques

S’il y a une chose qu’on peut donner au Parti libéral, qui règne presque sans interruption depuis 15 ans, est sa maîtrise des finances publiques.

Faisant preuve d’une très grande créativité comptable, il est vrai, le gouvernement est tout de même parvenu à atteindre l’équilibre des finances publiques — voire même de générer des surplus — alors que le Québec se classe comme une province pauvre.

Compte-tenu de la dette très lourde que doit assumer la province, cette rigueur budgétaire est véritablement ce qui permet à celle-ci de garder la tête hors de l’eau.

Et lorsqu’on compare la situation du Québec à celle de ses voisins, dont notamment l’Ontario qui est plus riche mais dont les déficits ont fracassé tous les records ces dernières années, on est à même d’apprécier cette prestation certes terne, mais ô combien importante pour la santé économique de même que la qualité de vie des Québécois.

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