EXCLUSIF: Éric Duhaime dénonce le financement secret de groupes de lobbying par le MSSS

Les coalitions de pacotille, les groupes de pression subventionnés, les indemnités cachées à des lobbyistes et toute la panoplie d’ingérence politique secrète du MSSS visant à forcer l’adoption de mesures restreignant les libertés individuelles et dont les Québécois ne veulent pas, seront choses du passé advenant l’élection du Parti conservateur du Québec (PCQ) en octobre prochain.

En entrevue exclusive avec DepQuébec, le nouveau chef du PCQ, Éric Duhaime, a en effet dénoncé en termes non équivoques ce qu’il qualifie sans ambage de « scandale », à savoir le financement annuel et secret par la santé publique de groupes de pression paravents visant à faire du lobbying « citoyen » commandé et dirigé à distance, jugeant même cette pratique « totalement inacceptable ».

Révélé entre autres par DepQuébec ces dernières années (voir ici), ce lobbying occulte à grande échelle et financé par des fonds publics oeuvre sans relâche sur la scène politique à imposer des mesures aussi controversées qu’une surtaxe sur les boissons sucrées, la prohibition du vapotage, la diminution du taux d’alcool légal au volant, l’adoption d’une loi sur le climat de même que la réduction du nombre et de la densité de restaurants minutes et de dépanneurs à bonne distance des écoles.

Et tandis que les préparatifs vont bon train pour la prochaine campagne électorale, le chef a promis des mesures spécifiques visant à soutenir l’industrie des dépanneurs de même que les entrepreneurs et PME en général, comme par exemple la libéralisation de la vente de vins de la SAQ pour que les dépanneurs puissent offir une gamme beaucoup plus variée et élargie en magasin.

Fort d’un membership de 60,000 militants et de contributions financières qui débordent, DepQuébec s’est entretenu la semaine dernière avec le populaire chef pour en savoir davantage sur les axes à venir de sa plate-forme.

entrevue éric duhaime depquébec
PAS LE RÔLE DE L’ÉTAT — Selon le chef du PCQ, ce n’est pas le rôle de l’État de subventionner des lobbyistes pour qu’ils fassent de la pression artificielle ou encore, l’applaudissent sur commande. « Quand on veut critiquer publiquement les politiques gouvernementales, il faut avoir l’indépendance de le faire. Et les groupes de lobbying subventionnés, en partant, ne l’ont pas! », a-t-il martelé.
ENTREVUE AVEC ÉRIC DUHAIME, CHEF DU PCQ

 

M. Duhaime, depuis votre arrivée remarquée à la tête du PCQ, vous ne cessez de grimper dans les sondages. À quoi attribuez-vous un tel succès?

ED: Il y a de plus en plus de gens qui prennent conscience de l’importance de défendre nos droits civiques, notre démocratie et nos libertés individuelles. Durant la pandémie, je pense que le PCQ a été le seul, et j’ai été le seul en tant que chef de parti, à m’élever pour défendre les citoyens qui partagent nos valeurs.  

Les quatre autres partis se sont tous écrasés et sont tous devenus des pro-Legault. Plus personne n’a défendu nos libertés individuelles. Je pense que c’est ça principalement qui explique la montée conservatrice.

On vous accuse souvent d’être radical, voire conspirationniste, vis-à-vis les consignes de la santé publique, notamment le port du masque. Que répondez-vous à ça?

ED: Ce que je trouve radical, c’est qu’on soit le dernier endroit en Amérique du Nord où les citoyens sont encore obligés de porter un masque alors que partout ailleurs sur le continent, ce n’est plus imposé. Ce que je trouve radical, c’est qu’on a subi le couvre-feu le plus long et les mesures sanitaires les plus abusives du continent. Les salles-à-manger de nos restaurants ont été fermées le plus grand nombre de jours de tout le continent. Pour moi, ça c’est abusif, ça c’est radical.

Mon approche est plus modérée. Je pense que le gouvernement devait prendre davantage en considération l’intérêt des citoyens — oui, certainement les cas et les mortalités — mais aussi les impacts et dommages collatéraux de ces mesures, ce qui n’a pas été fait. Moi je voulais une approche équilibrée mais le gouvernement, lui, a choisi une approche extrémiste.

C’est ça que j’appelle de l’extrémisme sanitaire.

Quels seront les principaux axes de votre plate-forme électorale?

ED: En partant, on est obligé de parler du système de santé car, on l’a vu, le système était déjà à terre avant que la crise sanitaire nous frappe. Il a démontré encore une fois son inefficacité, de sorte qu’une réforme s’impose et cette fois-ci, on ne peut pas passer à côté. Si les Québécois n’ont pas compris cette fois-ci, on ne comprendra jamais!

Il faut donc réformer le système de santé en profondeur, instaurer de la concurrence, additionner la contribution du secteur privé et c’est ce que le PCQ va proposer. Encore une fois, les quatre autres partis vont défendre le monopole centralisé actuel et nous, on va présenter une réelle alternative.

L’autre enjeu est l’économie. Du fait d’avoir confiné pendant aussi longtemps, on a provoqué une crise économique qu’on voit émerger avec l’inflation qui monte et le pouvoir d’achat des familles qui diminue. 

Les quatre autres partis vont tous proposer des mesures pour serrer la ceinture des familles mais un seul parti, le PCQ, va proposer des mesures pour que l’État se serre la ceinture et laisse du lousse aux familles québécoises.

eric duhaime chauveau
PORTÉ PAR LA VAGUE — De tous les partis politiques au Québec, CAQ inclus, c’est le PCQ qui est présentement la force politique montante la plus mobilisée à la veille des élections générales comme le montre l’atmosphère endiablée et les centaines de militants présents à l’investiture du chef dans Chauveau, le 5 avril dernier. Crédit photo : Caroline Grégoire, Le Soleil 

Vous avez une excellente expérience de l’industrie des dépanneurs et de l’alimentation. Entendez-vous inclure des mesures spécifiques à celle-ci, notamment pour s’attaquer à la sur-réglementation?

ED: C’est clair. Mais pas juste pour l’industrie des dépanneurs, pour l’ensemble des entrepreneurs et citoyens aussi. Il y a beaucoup de réglementation au Québec. C’est un grave problème et une des raisons pourquoi on n’est souvent pas assez concurrentiel.

Hier, j’étais à Sainte-Pie avec des agriculteurs et c’était les mêmes problèmes de sur-réglementation les empêchant de se mesurer avec leurs voisins plus au sud.

C’est la même chose avec les dépanneurs.  Plusieurs ont fermé leurs portes au cours des dernières années. Une des raisons, c’est évidemment la réglementation excessive qui les empêche d’être profitable et ça, il va falloir qu’on soit des alliés des dépanneurs plutôt que des adversaires. J’ai l’impression que le gouvernement se comporte trop souvent comme une police envers les dépanneurs plutôt que comme un allié.

Entendez-vous vous attaquer au monopole de la SAQ et libéraliser la vente des alcools en dépanneur et épicerie?

livre d'Éric Duhaime SAQED: J’ai écrit un livre là-dessus il y a quelques années, qui s’appelle ‘La SAQ pousse le bouchon’. J’ai toujours été un partisan de la concurrence, je le suis pour le domaine de la santé et c’est aussi vrai pour la vente de bière, d’alcool et de spiritueux.

Je pense qu’il faut aller dans ce sens-là. La CAQ avait ouvert la porte avec M. Bonnardel dans l’opposition. La CAQ était meilleure dans l’opposition, c’est pour ça d’ailleurs que j’ai voté pour eux! Depuis qu’ils sont au gouvernement, c’est une autre paire de manche.

L’idée, ce n’est pas de privatiser la SAQ mais bien d’instaurer de la concurrence et oui, ça va faire partie des propositions qu’on va faire, on va avoir des engagements plus précis en campagne électorale.

Un autre enjeu clé est le monopole de Loto-Québec. Depuis plusieurs années, la société d’État serre la vis aux détaillants en montrant très peu d’intérêt à hausser leur rentabilité. Avez-vous de l’ouverture pour les inciter à en faire plus?

ED: En fait, Loto-Québec n’aura pas le choix de revoir son modèle à cause d’internet et de la concurrence de plus en plus présente en ligne, que ce soit un gouvernement conservateur ou non. La différence, c’est que nous, si on arrive au pouvoir, on va le faire avec enthousiasme, de manière positive et proactive. Sinon, on va assister lentement mais sûrement à un déclin important de LQ. Elle est appelée à se renouveler si elle veut prospérer par que son modèle actuel, c’est une gestion du déclin.

Nous avons publié récemment une vaste enquête sur le financement secret par le MSSS de groupes artificiels de pression dont la mission consiste à réduire le choix des consommateurs et/ou hausser leurs taxes et ce, sans aucune transparence. Êtes-vous à l’aise avec cette pratique?

ED: C’est totalement inacceptable! Ce n’est pas le rôle de l’État de subventionner des lobbyistes pour qu’ils fassent de la pression quand il le faut ou encore pour qu’ils applaudissent ses politiques.

Le gouvernement est là pour veiller à l’intérêt public, pas à des intérêts particuliers. Ce n’est pas son rôle de créer artificiellement ou par la bande des associations, et pas juste dans les domaines que vous venez d’énoncer.

On le voit de plus en plus, il y a des groupes d’intérêts qui sont dépendants du gouvernement. Mais quand on veut faire du lobbying ou quand on veut critiquer les politiques gouvernementales, la première condition requise est d’avoir l’indépendance de le faire. Et les groupes subventionnés ne l’ont pas.

Et ce qui est encore plus scandaleux, c’est le manque de transparence par rapport à ça parce que le simple citoyen, quand il lit ce que ces organisations disent et font, ils ont l’impression que ce sont des groupes citoyens, des gens qui ne sont pas financés par le gouvernement, alors que quand on creuse un peu, on voit que c’est en fait des marionnettes d’une certaine façon, des créatures gouvernementales, alors ça devient carrément scandaleux.

C’est clair que le rôle d’un gouvernement conservateur, ce ne sera pas de subventionner des lobbyistes.

groupes lobbying msss
LES MARIONNETTES DU MSSS — Ces quatre groupes de lobbying sont subventionnés jusqu’aux oreilles par le gouvernement, un fait honteux gardé sous silence. Usant d’influence sans transparence, ces derniers travaillent sans relâche à restreindre la liberté de choix des Québécois via l’adoption de lois et règlements ou encore, de hausses de taxes… tout cela en dépensant l’argent des contribuables. Ensemble, ils reçoivent près de 3 millions$ par année de manière récurrente et en dehors de tout programme normé. Cliquez sur l’image pour l’agrandir.

Êtes-vous prêt à envisager une loi pour interdire le financement de lobbying par des fonds publics?

ED: Je ne sais pas s’il faut adopter une loi pour se dire qu’on ne fera pas quelque chose, on a juste à arrêter de le faire! On pourrait effectivement voir comment encadrer ça et s’assurer qu’il y ait un mot d’ordre qui soit clairement compris par tous les ministères pour s’assurer que plus jamais, le gouvernement du Québec ne va financer du lobbyisme.

En terminant, vous avez déjà été lobbyiste pour une compagnie de tabac. On peut dès lors s’attendre à ce que vous soyez pointé du doigt, accusé et, jusqu’à un certain point, diabolisé par la santé publique via ses groupes façades de lobbying. Comment allez-vous réagir face à une telle politisation du ministère?

ED: D’abord, je tiens à préciser que oui, c’est vrai, j’ai déjà travaillé pour une entreprise de tabac et que je me suis inscrit à l’époque au registre des lobbyistes.  Le mandat consistait toutefois à aider cette entreprise à conserver son usine à Québec qui employait à l’époque 250 personnes et qui était menacée de fermeture parce qu’une règlementation fédérale voulait empêcher les saveurs dans le tabac non seulement au Québec mais aussi, pour le tabac vendu à l’étranger. Donc, on était en train de forcer une entreprise à congédier des centaines de d’employés au Québec pour déménager son usine de l’autre côté de la frontière, juste pour pouvoir continuer à vendre aux Américains.

Je trouvais ça complètement scandaleux car on se tirait dans le pied. Et fort heureusement, nos demandes ont été comprises. On a même gagné cet élément là si je me souviens bien. Le gouvernement fédéral avait amendé son projet de règlement parce qu’il n’avait pas vu cet effet pervers et je suis très fier d’avoir participé à l’effort pour sauver ces emplois là au Québec et pour avoir aboli une loi qui avait pas de raison d’être.

M. Duhaime, merci.

Un commentaire sur "EXCLUSIF: Éric Duhaime dénonce le financement secret de groupes de lobbying par le MSSS"

  • 23 octobre 2023 à 01:58
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    Hahahaaa!! Duhaime qui lui même reçoit du financement obscur de la part de la CAPP.
    Il a du front tout le tour de la tête, c’est incroyable!

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