Salubrité : 114 épiceries et dépanneurs mis à l’amende cette année

Lorsqu’on offre de la nourriture manipulée ou des mets préparés sur place aux consommateurs, l’hygiène alimentaire et la propreté sont fondamentales. Il en va de la santé du public et de la réputation de toute l’industrie. S’il y a un domaine au fond où la réglementation a toute sa raison d’être, c’est bien celui de l’inspection alimentaire, rôle joué par Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’alimentation du Québec (MAPAQ).

Par souci de transparence de même que pour mettre une certaine pression sur les fautifs, le MAPAQ rend public sur son site Internet le nom de tous les commerces — restaurants, cantines, manufacturiers alimentaires mais aussi dépanneurs, marchés et épiceries, qui ont été trouvés coupable d’une infraction (voir ici).

La bonne nouvelle est que sur l’ensemble des infractions jugées à date en 2017, les « marchés de proximité » (27), les « épiceries / boucheries » (75) et les « hypermarchés » (12) constituent seulement 10 % (114) de l’ensemble des condamnations (1081).

On sera d’accord pour dire toutefois qu’une infraction pour salubrité en est toujours une de trop, quoique certaines sont plus bénignes que d’autres : elles vont de 250 $ à près de 10 000 $ selon la gravité de ce qui est reproché ainsi que le nombre d’infractions impliquées.

Infractions bénignes

Une qui revient souvent (250 $ d’amende) est d’avoir manipulé ou entreposé des aliments à la mauvaise température (avoir détenu un produit altérable à la chaleur sans le maintenir constamment à une température ne dépassant pas 4 °C; avoir omis de refroidir sans retard un produit altérable à la chaleur; avoir détenu un produit périssable vendu chaud sans qu’il soit gardé à une température d’au moins 60 °C).

Dans cette catégorie qui relève davantage d’un manque de rigueur que de mauvaise volonté, on retrouve la moitié des 114 dépanneurs et épiceries mis à l’amende, dont :

  • deux Dépanneur du Coin Ultramar (anciennement CST Brands), un à St-Alphone-de-Granby et l’autre à Alma;
  • un Voisin Shell (Sobeys Québec) à Deux-Montagnes;
  • trois IGA dont deux Extra (Sobeys Québec) à Saint-Hyacinthe, Baie-Comeau et Québec;
  • un Le Magasin (Groupe Harnois) à Saguenay;
  • trois Metro dont deux Plus (Metro) à Montréal, Saint-Augustin et Québec;
  • un Marché Ami (Metro) à Saint-Honoré-de-Shenley;
  • un Bonichoix (Loblaw) à Tring-Jonction;
  • le reste étant des commerces indépendants pour la plupart.
Infractions inacceptables

Trois autres types d’infractions au même montant (250 $) ont beaucoup plus d’impact sur la réputation, soit un établissement dont les lieux, le matériel et les équipements servant à la préparation et à l’entreposage des produits n’étaient pas propres, la présence d’animaux (y compris les rongeurs), d’insectes ou leurs excréments ou un endroit dont les murs et plafonds ne sont pas lavables, lisses et exempts d’aspérité.

Dans l’une ou l’autre de ces catégories peu enviables, on retrouve :

  • un dépanneur Petro-T (Groupe Harnois) à Salaberry-de-Valleyfield (animaux, rongeurs, insectes, excréments);
  • deux Bonichoix (Sobeys Québec), un à l’Ascension-de-notre-Seigneur (malpropreté), un à La Guadeloupe (murs et plafonds pas lavables);
  • un Intermarché (Loblaw) à Laval (malpropreté);
  • deux Maxi (Loblaw) à Longueuil (malpropreté);
  • un Metro Plus (Metro) à Saint-Jérôme (malpropreté);
  • le reste étant des commerces indépendants pour la plupart.

Une autre catégorie d’infraction à l’amende plus salée (500 $ à 1000 $) a trait à la fraude alimentaire, soit « toute tromperie ou tentative de tromperie, toute déclaration ou indication fausse, inexacte, trompeuse, sous quelque forme que ce soit et par quelque moyen que ce soit » ou encore, « d’avoir détenu de la viande ou un aliment carné qui provenait d’un autre détaillant » ou « pour avoir fait emploi sur un produit, son récipient, son étiquette ou son emballage d’une indication inexacte, fausse, trompeuse ».

Dans ces catégories d’amendes qui n’inspirent pas la confiance du public, on retrouve :

  • un Intermarché (Loblaw) sur le boul. Viau à Montréal (tromperie);
  • un Boni-Soir (Sobeys Québec) à l’Île Perrot (deux amendes de 500 $ pour indication fausse sur l’emballage ou l’étiquette de produit);
  • un Voisin (Sobeys Québec) à Sherbrooke (viande d’un autre détaillant).
Et enfin, les pommes vraiment pourries

Quelle que soit l’industrie, on trouvera toujours un petit nombre ce ce qu’on peut appeler des pommes pourries, une expression qui convient bien au secteur alimentaire.

Il s’agit de commerces qui collectionnent les infractions de salubrité comme d’autres collectionnent des timbres, accumulant des amendes pouvant aller jusqu’à 7 000 $. Plusieurs d’entre-eux d’ailleurs préfèrent simplement fermer boutique plutôt que de s’acquitter des frais, rendant ainsi service au public et à la population.

En voici quelques-uns.

Condamné à 3 250 $ d’amendes pour malpropreté et présence d’animaux, ce marché indépendant situé à Verdun a fermé ses portes.
Condamné à deux amendes simultanées de 250 $ chaque pour malpropreté et présence d’animaux, ce dépanneur Proprio de Rigaud a fermé ses portes.
Et enfin, notre champion toutes catégories, pour quatre amendes totalisant 7100 $ : nourriture impropre à la consommation humaine (à deux reprises) et présence d’animaux (à deux reprises). Ce commerce de la rue Jean-Talon à Montréal est toujours en opération.

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