Salaire minimum à 15$ dès l’an prochain si Québec Solidaire est porté au pouvoir

Dans le cadre de la présente campagne électorale, les partis politiques ont tous été invités à venir présenter leur plateforme aux dépanneurs dans le cadre de Forum Dépanneur 2018, une série d’entrevues animées par Michel Gadbois, président de l’Association québécoise des dépanneurs en alimentation (AQDA).

Aujourd’hui, nous faisons place à la formation Québec Solidaire qui a décliné notre invitation. Nous allons toutefois résumer ici l’essentiel de leurs propositions qui touchent l’industrie.

Salaire minimum à 15$ dès l’an prochain

Advenant l’élection d’un gouvernement solidaire, celui-ci s’est engagé à hausser le salaire minimum à 15$ dès le 1er mai prochain, soit une hausse drastique de 25% en une année.

Conscient des impacts négatifs possibles d’une telle hausse, le parti entend mettre en place des « mesures d’atténuation » estimées à 100M$ sur cinq ans dont 60M$ — soit 12M$ par année — viseront les entreprises « les plus touchées », sans préciser lesquelles.

Or, advenant que les 6,700 dépanneurs soient les seuls à se partager cette cagnotte (ce qui ne serait évidemment pas le cas), cela équivaudrait à un montant de 1,800$ par année pour compenser une hausse qui attendrait, en moyenne, 30,000$ par année. Donc, à peine 5% de compensation dans le meilleur des scénarios.

Une fois le salaire minimum augmenté à 15$, Québec Solidaire vise ensuite à le porter à 20$ l’heure dans les années suivantes.

Inutile de rappeler que l’application d’une telle mesure, dans un aussi court laps de temps, pour les dépanneurs québécois serait totalement catastrophique.

Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, M. Nadeau-Dubois s’attèle à démontrer que la hausse drastique du salaire minimum en Ontario n’a eu aucun effet sur l’emploi. Cela signifierait que le prix du travail n’aurait plus aucun impact sur la demande. Intéressant!

Notons que pour appuyer la pertinence de cette mesure, le porte-parole de Québec solidaire a cru bon de faire une charge à fond de train contre Couche-Tard.

« La tendance est de célébrer les milliardaires comme M. Bouchard de Couche-Tard (…). On mentionne jamais qu’ils ont fait leur fortune sur le dos d’employés sous-payées. Notre gouvernement va reconnaître à sa juste valeur le travail accompli par près d’un million personnes, au lieu de plier devant les milliardaires et tout miser sur l’économie des paradis fiscaux. » — Gabriel Nadeau-Dubois.

Que Québec Solidaire s’en prenne à des Québécois qui ont réussi et qui sont partis de rien pour bâtir des fleurons mondiaux est particulièrement inquiétant pour le genre de modèle que ce parti propose.

Quatre semaines de vacances après un an d’ancienneté

« Parti des travailleurs et de la lutte à la pauvreté », pour reprendre leurs propres termes, Québec solidaire entend réviser les normes du travail pour obliger les employeurs à payer quatre semaines de vacances (au lieu de deux) à tous employés ayant un an d’expérience.

Cette mesure viendrait donc doubler de 4% à 8% la paie de vacances annuelles et viendrait alourdir encore plus le fardeau salarial.

Monopole de la SAQ renforcé

Le modèle de la SAQ, que les ténors du parti n’hésitent pas à qualifier de « fleuron », sera maintenu, voire renforcé advenant l’élection d’un gouvernement solidaire.

Selon le parti, une privatisation, même partielle, se ferait au détriment des régions du Québec parce que ces dernières se retrouveraient à payer leur vin plus cher.

Par ailleurs, le parti entend renforcer le mandat de la SAQ pour favoriser les produits québécois.

Revenu minimum garanti

Enfin, pour mettre fin à la pauvreté, Québec solidaire ferait une expérience pilote de revenu minimum garanti.

En Gaspérie, QS augmenterait les prestations de bien-être social 440$ à 1,500$ par mois, soit 18,000$ par année.

Le parti insiste sur le fait qu’il faudra aussi, dans cette région, créer des emplois de qualité… mais voudra de tels emplois si les chômeurs jouissent désormais d’un revenu minimum?

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