Confier la distribution du « pot » aux fonctionnaires.. mais fallait y penser bon sang!

Au chapitre des découvertes de la décennie, des idées révolutionnaires et des flashes de génie, ajoutons maintenant celui de Sylvain Pagé, porte-parole de la Santé publique au Parti québécois qui, hier, a proposé rien de moins — tenez-vous bien — que de confier la distribution du cannabis aux fonctionnaires de l’État du Québec!

Oh là là, quelle audace! On ne l’avait pas vu venir, celle-là! Oh que non!

(Note : ici, l’auteur de l’article ressent le besoin de prendre une pause, le temps de se remettre de ses émotions… voilà, c’est fait, merci).

Bien, voyons donc de plus près comment cette vision transcendentale de la chose publique pourrait se matérialiser.

Le Parti québécois estime donc que pour mener à bien la distribution responsable du cannabis et s’assurer qu’elle se fasse dans les meilleures conditions possibles, une société d’État remplie de fonctionnaires serait la meilleure option pour s’en acquitter.

Alors imaginons que Philippe Couillard annonce la création de la Société du Cannabis, de sa Réglementation, de l’Admistration et du Partenariat (ou, autrement dit, la SCRAP).

Voici à quoi ressemblerait la carte d’affaires…

En partant, cela prend :

  • Un Président directeur général (un ex-candidat libéral fera l’affaire), un secretaire exécutif, trois adjoints, deux secrétaires;
  • Huit vice-présidents (ressources humaines, affaires corporatives, développement des affaires, légal, prévention, partenariat, produits et dégustation);
  • 40 directeurs (par régions, par catégories de produits, par réseau de distribution);
  • 300 cadres parce qu’il faut bien que les patrons aient des gens à diriger et 2 000 employés (excusez : conseillers) en succursales;
  • Un beau grand bureau dans une tour à Montréal, avec des bureaux régionaux;
  • Un nouveau logo, de la papeterie, un site web interactif et une campagne dans les médias sociaux;
  • Des bureaux (dont un en coin pour le président), ordinateurs, meubles, déchiqueteuse, mais aussi, labos pour tester et goûter les produits!
  • Des syndicats (cols bleus, employés de bureau, employés de soutien, amicale des fonctionnaires…);
  • Et bien entendu, des voyages partout dans le monde exotique de la culture de hashish et de marijuana (Moyen-Orient, Asie du Sud-Est, Amérique du Sud…).

Maintenant, combien tout cela coûtera? Absolument rien car bien entendu, on ajoutera une redevance de 10 $ par joint de pot vendu (c’est beaucoup moins gourmand que la SAQ)! Faites le calcul : 10 M de joints vendus = 100 M $ de revenus annuels récurrents de financement!

Alors finalement, on passerait d’un système où le pot est vendu par le crime organisé pour un autre où il est vendu par un monopole étatique. Y a-t-il vraiment une différence?

Car avec toutes les taxes qui devront être prélevées, les fumeurs vont bien entendu continuer de s’approvisionner auprès du crime organisé, comme depuis toujours.

Et bien, savez-vous, tant qu’à se retrouver avec un système pareil, autant rester avec l’ancien… au moins, les bandits admettent qu’ils sont des bandits.

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