Six semaines sans Loto-Québec : une pause que plusieurs dépanneurs ont drôlement apprécié!

Pour l’ensemble des dépanneurs, c’était une première: 45 jours sans vendre une seule loterie! Du jamais vu depuis des lustres!

Or, et bien que la perte d’une source de revenus ne soit jamais une bonne nouvelle, plusieurs ont apprécié l’expérience au point d’en inciter certains à prendre du recul pour mieux réévaluer les avantages et inconvénients de ce produit unique contrôlé par un monopole d’État.

Car s’il est vrai que la loterie demeure un produit très attractif dans l’ensemble, il reste que depuis 20 ans, les dépanneurs doivent composer avec, d’une part, des marges restreintes et un volume assez immuable et d’autre part, des coûts annuels croissants en salaires, en administration, en temps et en service à la clientèle, plaçant les dépanneurs dans un étau de rentabilité de plus en plus étouffant.

Et Loto-Québec, estime-t-on, ne cesse d’augmenter la lourdeur de la tâche pour les détaillants, en particulier depuis quelques années.

Ces coûts accrus vaillent-ils encore la peine d’être encourus? Le point de bascule est-il atteint pour plusieurs? Les bénéfices sont-ils toujours au rendez-vous?

Autant de questions fort pertinentes qui se posent dans la foulée du moratoire sur la vente de loterie instauré durant la pandémie de COVID-19 et qui vient à peine de se terminer.

détaillants revenus loteries 2019
LES PARENTS PAUVRES DE LA LOTERIE: Les dépanneurs vendent 75% des loteries mais ne touchent que 15% des revenus nets, la plupart allant au gouvernement (dividendes et taxes de vente) ainsi qu’à Loto-Québec pour ses frais d’exploitation, dont une bagatelle de 70 M$ en salaires seulement. Source: Rapport annuel 2018-2019 de Loto-Québec, page 34.
Une rentabilité qui s’étiole sans cesse

Dans la foulée des mesures de confinement décrétées par le gouvernement Legault pour prévenir la contagion du coronavirus, on se rappellera que les dépanneurs ont eu le privilège de pouvoir demeurer en affaires en tant que service essentiel.

En contrepartie toutefois, ils ont vu fondre leurs ventes d’essence et dû cesser toute vente de loterie du 20 mars au 3 mai 2020 inclusivement, soit durant une période totale de 45 jours, ordre du gouvernement Legault. Tout cela avec l’obligation morale et sanitaire d’implanter des mesures sévères de prévention, de nettoyage et de contrôle pour prévenir la contagion parmi leur personnel et leur clientèle.

L’interdiction temporaire de la loterie visait à empêcher les personnes âgées, qu’on sait friande de ce produit, de se déplacer dans les dépanneurs et centres commerciaux pour savourer leur passion du jeu.

En décrétant ce moratoire toutefois, le gouvernement Legault n’a sans doute jamais pensé que cela donnerait un avant-goût aux détaillants de ce que peut être la vie sans loterie… une vie potentiellement plus agréable et intéressante que certains ne l’avaient jamais imaginée!

Voici trois témoignages intéressants de dépanneurs à cet effet que nous avons recueillis et que nous devons garder anonymes pour éliminer tout risque de représailles de la part de Loto-Québec.

André, propriétaire indépendant: “Un moment de pur délice”

D’après ce propriétaire banniéré de dépanneur installé en région, le moratoire sur la vente de loterie a été une réelle bénédiction, voire même un moment de grâce. Tout ce qu’il a pu épargner en temps, en soucis et en stress en s’abstenant de vendre de la loterie durant cette courte période a été une véritable révélation tant pour lui que pour ses sept employés.

anonyme1“Tout le temps qu’on met à servir nos clients de loterie et à gérer ces produits là, c’est vraiment considérable. Quand on récupère ce temps-là, on peut faire de belles choses avec. Pendant six semaines, j’ai pu passer plus de temps à jaser avec la clientèle, à me rapprocher d’eux, à m’occuper des inventaires, à mieux servir nos clients et le faire aussi plus rapidement. La vente de loterie exige énormément du personnel et de la direction et pour ce que ça rapporte, ce n’est peut-être plus aussi intéressant qu’avant.” — André (nom fictif), propriétaire de dépanneur

André ajoute que son chiffres d’affaires n’a pas souffert durant la pause, car les hausses de ventes enregistrées auprès des autres catégories comme l’alcool, le tabac et le vapotage et l’épicerie en général sont venues largement compenser la perte de bénéfice. Il a cependant remarqué que sa clientèle âgée venait beaucoup moins souvent au dépanneur.

Pour Martin, propriétaire indépendant: “Il faut que ça change!”

Pour sa part, Martin va encore plus loin car il estime que le moratoire de la vente de loterie est venu mettre à mal certains mythes sur lequel se fonde la société d’État pour continuer d’abuser des détaillants.

anonyme 2“Loto-Québec prétend que l’offre de ses produits fait augmenter l’achalandage et stimule les ventes en magasin. Pour moi, c’est complètement faux. Durant la pandémie, on ne vendait pas de loterie et nous avons observé le même achalandage. Je crois que le moment est venu pour l’industrie de renégocier notre commission à la hausse ou encore, demander de retirer carrément tous les terminaux de Loto Québec.” – Martin (nom fictif), propriétaire de dépanneur

Martin estime en outre que la vente de loterie dans son cas se fait maintenant à perte. Selon lui, avec le salaire minimum rendu à 15$ l’heure avantages inclus, il en coûte 0.25$ par minute pour un commis. Or, une transaction moyenne de 5$ qui rapporte 30 sous de commission (5$ x 6%) prend deux minutes en moyenne et coûte donc 50 sous en salaires, soit une perte de 20 sous par transaction. De plus, il faut ajouter en sus tout le temps passé à compter les billets de loteries instantanées et faire la conciliation.

Pour Julie, gestionnaire de bannière: “C’est rendu bien trop compliqué”

Dans la foulée de compressions de dépenses, Loto-Québec a éliminé des postes de représentants il y a quelques années, laissant entre autres le soin aux dépanneurs de retourner par la poste les billets de loteries instantanées non vendus afin d’obtenir un crédit, alors qu’auparavant, ces transactions se faisaient de personne à personne, face à face, et les montants de retour conclus sur le champ.

anonyme 3“Il est extrêmement difficile de gérer des retours de billets invendus à distance. D’abord, il y a des formulaires à remplir, ensuite, il faut insérer les billets non vendus dans les envois postaux et garder une preuve de tout et ce, en se faisant des notes détaillées pour pouvoir retracer tous les billets retournés en cas de contestation. C’est beaucoup de travail et parfois, pour à peine quelques sous. En plus, le délai de remboursement peut facilement s’étirer sur deux mois et lorsque vient le temps de concilier les remboursements avec les demandes faites, ce n’est pas évident. Cela prend énormément de travail et de méthode pour acquérir la certitude d’être en contrôle. Autrement, il faut se fier aveuglément à Loto-Québec.” – Julie (nom fictif), gestionnaire de bannière

Un fardeau de plus en plus lourd sur les épaules des détaillants

Tel que mentionné dans un article précédent (voir ici), Loto-Québec a choisi de réduire ses dépenses ces dernières années en sabrant dans les services aux détaillants, les forçant ainsi à en faire plus.

De nombreux postes de représentants des ventes ont ainsi été éliminés pour faire place à une nouvelle structure dans laquelle les dépanneurs ne sont plus visités ni servis comme avant.

Depuis, ils doivent presque tout faire par eux-mêmes, qu’il s’agisse de commander la paperasse de loterie pour la clientèle (celle qu’on retrouve dans les petits stands pour préparer ses numéros), le rouleau de papier du terminal et bien entendu, les loteries instantanées.

À cela s’ajoute une foule de petits détails toujours de plus en plus contraignants, dont l’importance de faire signer les billets de loteries à la vente par exemple ou encore, le temps pris et occupé par les jeux de casino à l’écran alors qu’une file d’attente se forme à la caisse.

L’espace occupé par Loto-Québec à la caisse est d’ailleurs devenu carrément envahissant, soit sur le comptoir lui-même (billets de loteries instantanées), via le terminal (écran TV, musique et effets sonores) et par le biais de l’affichage, comme si les dépanneurs n’avaient que cela à vendre.

Tous ces privilèges sapent les ressources précieuses des dépanneurs et se doivent de rapporter au pro-rata de leurs coûts et investissements. Mais est-ce le cas?

loterie emballée
Plusieurs détaillants se plaignent du fait que Loto-Québec ne cesse de pelleter ses frais d’exploitation sur leur dos et ce, même pour des bouts de chandelle. Par exemple, un détaillant faisait récemment valoir à DepQuébec que les billets Mots cachés — auparavant livrés prêts à être vendus — sont maintenant livrés en paquets emballés qu’il faut détacher un à un et ensuite, plier en deux avant d’être vendus, une autre tâche additionnelle imposée aux détaillants sans revenus ou compensations additionnels.
Qu’arrivera-t-il avec un salaire minimum à 20$?

Les détaillants de loterie sont comme des grenouilles dans l’eau chaude. On a beau augmenter la température jusqu’au point d’ébullition, ils ont de la misère à s’en rendre compte parce que l’effet est graduel et que la loterie a toujours fait partie de leur modèle d’affaires.

Mais il y a toujours bien une limite et à cet effet, c’est possiblement la hausse soutenue du salaire minimum qui pourrait bien changer la donne.

En effet, le salaire minimum a été instauré au Québec en 1987, il y a de cela 33 ans. Nous avons dès lors un excellent historique sur lequel se baser pour se projeter dans l’avenir.

Or, si l’on se fie aux hausses passées et en prenant la dernière décennie comme modèle, nous voyons très bien que la barre du salaire minimum à 20$, tous frais inclus, sera atteinte au terme de la prochaine décennie.

salaire min 2030 2040
Si l’on se fie aux 30 dernières années, le salaire minimum dépassera 18$ en 2030 et 25$ en 2040. Avec les charges sociales de 16%, cela signifie 21$ de l’heure en 2030 et 29$ en 2040. Sans hausse des marges de la loterie et en escomptant les mêmes volumes, la pression financière sur les dépanneurs à plus petits volumes sera telle qu’on voit mal comment ils parviendront à maintenir la vente à perte de ce produit.

Ajoutez à cela l’inflation, les hausses prévisibles de taxes et d’impôts notamment pour renflouer les coffres de l’État vidés par la COVID-19 et vous avez ici tous les ingrédients d’une tempête parfaite pour la vente de loterie au Québec.

Actuellement, tous les dépanneurs ou presque vendent de la loterie. Dans un scénario où sa vente ne serait vraiment plus profitable, deux phénomènes sont possibles :

  • 1) Consolidation de l’industrie: les dépanneurs plus fragiles ferment leurs portes par dizaines, renforçant tous les autres. Mais cela a une limite car le modèle de l’industrie repose sur la proximité.
  • 2) Consolidation de la vente de loterie : les dépanneurs avec moins de volume de loterie cessent d’en vendre mais tout en restant ouverts et en misant sur d’autres produits. Cela renforcerait ainsi le volume de loterie des plus forts mais, en contrepartie, Loto-Québec verrait son nombre de points de vente diminuer et ses ventes chuter tout autant.

Comme on le voit, aucun de ces deux scénarios n’est gagnant ni pour Loto-Québec, ni pour le gouvernement. Alors quelles sont les solutions?

Convertir la TVQ en commissions aux détaillants

À notre avis, la piste la plus intéressante à explorer pour augmenter les commissions de détaillants serait de leur transférer des revenus de TVQ liés à la loterie et ce, en tout ou en partie.

En effet, il est illogique et incohérent, quand on y pense, que des taxes de vente provinciales soient appliquées sur un produit dont les dividendes vont uniquement et à 100% à l’État. C’est comme porter une ceinture et des bretelles à la fois.

Dans une première étape, donc, on pourrait commencer modestement par les taxes payées par Loto-Québec pour produire et livrer les loteries.

L’an dernier seulement, Loto-Québec a payé 17,4 M$ de TVQ sur les commissions versées aux détaillants et autres frais liés à la loterie (source : ici, page 34) ainsi que 6,8 M$ sur les frais d’exploitation, pour un total de 24,2 M$.

Exonérer Loto-Québec de ces frais pour les investir en commissions aux détaillants signifierait une hausse de 16% des revenus aux détaillants. Un bon début!

Pour le gouvernement, cela s’apparenterait à un investissement dans l’économie pour renforcer la diversité du réseau de vente et compenser les détaillants (quelque peu) pour la hausse du salaire minimum.

fitzgibbon legault
CE QUE LES DÉPANNEURS RÊVERAIENT D’ENTENDRE DE M. PIERRE FITZGIBBON, MINISTRE DE L’ÉCONOMIE : “Les dépanneurs sont un service essentiel qu’on veut préserver malgré des hausses soutenues du salaire minimum. C’est pourquoi nous sommes heureux d’annoncer aujourd’hui que pour renforcer le réseau, Québec entend convertir, dans une première étape, un montant de 25 millions $ en revenus de TVQ liés à la loterie en commissions additionnelles sur les ventes de ce produit. Et ce n’est que la première étape…”
Passer ensuite à un niveau supérieur

Dans une seconde étape (si la première s’avère un succès), on pourrait alors être plus ambitieux en convertissant (en tout ou en partie) la TVQ payée par les consommateurs pour l’achat de loteries en commissions accrues aux détaillants.

On parle ici de montants substantiels puisque la TVQ remise par Loto-Québec pour des ventes annuelles de loteries de l’ordre de 1,8 milliards $ devrait logiquement s’élever à quelque chose autour de 180 M$ par année (note: depuis l’an dernier, Loto-Québec ne dévoile plus ses chiffres de ventes aux consommateurs mais seulement ses “produits”, soit ses revenus nets une fois les lots gagnants payés, d’où notre prudence sur les chiffres exacts).

Cette TVQ est invisible tant pour les consommateurs que les détaillants puisqu’incluse dans le prix du billet et gérée entièrement par Loto-Québec. De sorte que si le gouvernement ne souhaitait pas se départir d’autant de millions, une autre possibilité serait de charger la TVQ aux consommateurs en sus du prix du billet et de remettre le produit de cette nouvelle taxe en commissions aux détaillants.

Ainsi, ni Loto-Québec, ni le gouvernement ne verserait un sou de plus aux détaillants: seuls les consommateurs – utilisateurs auraient à assumer cet investisssement additionnel dans la vitalité des dépanneurs québécois… n’est-ce pas d’ailleurs un juste tribut à verser pour le service qu’ils reçoivent? Un faible prix à payer en somme pour conserver l’accès à des dépanneurs à proximité.

Et c’est à peine s’ils s’apercevront de cette hausse car la taxe apparaîtrait seulement sur le récépissé de caisse, et non sur le prix du produit qui resterait le même. Il faudrait juste aviser le consommateur de ce changement.

Pour un véritable partenariat

Un nouveau partenariat gagnant-gagnant pourrait ainsi être envisagé entre le gouvernement et les détaillants sur la base d’une hausse significative et substantielle des commissions de loterie.

Cela porterait les ventes de loteries à un tout nouveau sommet puisque le réseau de vente se verrait ainsi fortement motivé. Un avenir se dessinerait enfin pour la loterie au Québec!

Car soyons réaliste: la rentabilité de la loterie pour les détaillants fonce droit dans un mur. Nul besoin d’une boule de crystal pour s’en rendre compte. Et personne n’a intérêt à voir disparaître des points de vente.

Il convient donc d’amorcer un dialogue de toute urgence avec le gouvernement sur cette importante question. Et le temps n’a jamais été aussi propice pour le faire.

Alors qu’il s’apprête, semble-t-il, à injecter 200 millions $ ou plus dans le Cirque de Soleil, que dirait-il de convertir aussi quelques millions de revenus de taxes dans la survie de milliers de dépanneurs à travers le Québec?

Est-ce trop demander?

6 thoughts on “Six semaines sans Loto-Québec : une pause que plusieurs dépanneurs ont drôlement apprécié!

  • 21 mai 2020 à 12:24
    Permalink

    Avez vous fait des demandes au gouvernement concernat la marge de la loterie? Quel est la réponse? Ce serait bien d’etre informé à ce sujet.

    Répondre
    • 21 mai 2020 à 13:03
      Permalink

      DepQuébec est un organe de combat pour les détaillants mais en tant que média d’information seulement. N’Étant pas un groupe de lobby, il ne nous appartient pas de faire de telles démarches. C’est plutôt à votre association de dépanneurs, d’entreprises du commerce du détail ou autre à prendre le relais et à qui vous devriez vous adresser si vous jugez que nos analyses et solutions ont le moindre mérite!

      Répondre
  • 21 mai 2020 à 20:45
    Permalink

    Je vous remercie pour avoir pris en consideration mon point de vue sur la vente de loteries. La semaine passé un fraudeur et venu acheter 500$ en billets des paris sportif juste deux minutes avant le début du match. Il a fait distraire ma caissière afin que ces minutes s’écoulent. Après il est parti en disant: ”Je reviens, annule pas les billets je n’ai pas assez d’argent mais je vais revenir”. Il savait très bien qu’une fois le match débute on ne peut pas annuler les billets. Il va revenir seulement s’il gagne. J’appel Loto-Québec pour faire annuler les billets, Ils me dissent qu’ils ne peuvent pas les annuler, je leur demande pourquoi? si j’ai les billets dans mes mains, je ne vois pas de raison valable pour ne pas les annuler. La simple réponse de ce bureaucrate est: ”C’est comme ça et c’est comme ça” et qu’il faut remplir et envoyer un rapport avec les billets par la poste, et attendre à être remboursé si ”c’est le cas”. Vous devez imaginer la rage et la frustration qui m’occasionne cette expérience. Nous sommes en premier ligne afin de servir nos clients et ces bureaucrates en travaillant confortablement chez eux.
    J’aimerais que vous considériez dans un article la marge de profit dans la vente de la bière. Les compagnies veulent exiger un prix de vente avec des marges ridicules. On m’appelle pour me dire: on a présentement un deal, c’est pour vendre la douzaine d’une bière ”X” a 14,99 et vous allez gagner 1,30 par caisse. Si je ne vendrait que de la bière, je devrait vendre 10 caisses à l’heure pour payer une heure de salaire. C’est à dire 160 caisses de bière pour payer uniquement le salaire d’un employé. ( Journée de 7h a 23h). Connaissez-vous un dépanneur qui vend 160 caisses par jour?
    Pourquoi ne pas entreprendre une action que je appellerai ”la bière equitable”. On s’inquiète beaucoup pour les producteurs de café, on devrait aussi appuyer les petits commerçants que dans ce période de crise dépannent leur clientèle.

    Répondre
    • 22 mai 2020 à 11:06
      Permalink

      Bonjour: je suis heureux que vous ayez vu l’article sur Loto-Québec et bien content que vous ayez reconnu votre input. Pour votre nouvelle suggestion, je suis également intéressé: ça m’apparaît fort intéressant et prometteur comme angle. Je me mets une note de collectionner des cas de marges “ridiculeusement microscopiques” et “honteusement abusives” comme celui que vous mentionnez à 1,30 la caisse dans un contexte de salaires minimums à 15$ l’heure. Si vous avez d’autres cas similaires de profits extraordinairement faibles, laissez-moi savoir svp, je les ajouterai à mon prochain “Musée des horreurs DepQuébec”… ahah. Au plaisir! GL

      Répondre
  • 22 mai 2020 à 10:52
    Permalink

    Je ne comprend pas le 15% des revenus net au marchand puisque la marge de profit est généralement de 6% pour un billet terminal et de 8% pour un gratteux.
    Pour notre part, ce fût une joie extrême de ne pas manipuler de loterie pendant ces journées. On parle de 6 à 8% de marge de profit mais c’est moindre que cela. Les employés font beaucoup d’erreurs même si on les forme. (beaucoup d’erreur avec les lotos terminal instantanés, genre loto Dé, sprinto etc…) Ce qui rabaisse considérablement la marge de profit. Et quand on parle d’amélioration de la manière de faire dans des congrès de dépanneur et de marchand aux représentants et aux directeurs sur place, on rit de nous en pleine face sans retenu. Il y a toute une culture d’entreprise à changer chez Loto-Québec.
    On est pas prêt de de voir les commissions augmenter.
    Nous présentement, nous sommes en réflexion pour sortir le terminal. Nous avons même averti notre représentant.

    Répondre
    • 22 mai 2020 à 11:20
      Permalink

      Je vous comprends à 100%, vous vous sentez piégés par une bande de monopolistiques arrogants et la réalité ressemble beaucoup à ça. Je crois aussi que vous n’êtes pas le seul à songer sortir le terminal et tout comme les dépanneurs qui ont délaissé les cartes de crédit, vous allez possiblement découvrir que vous vous en portez beaucoup mieux. Le 15% de revenus s’explique ainsi. Si on prend les ventes totales de loteries, vous faites du 6 et du 8% sur ces ventes. Mais Loto-Québec présente ses revenus en soustrayant de ses ventes les lots gagnants, ce qui les divise en deux. Donc, au lieu de déclarer 2 milliards de ventes (et ensuite de soustraire les gains), LQ déclare 1 milliards de revenus nets. Cela ne change pas vos commissions mais au lieu d’être 8% environ sur les ventes, c’est de 15% sur les revenus nets… c’est pareil mais dit autrement.En terminant, je suis plus optimiste que vous : je crois qu’il est possible d’augmenter les commissions aux détaillants mais en passant par les politiciens, pas par LQ.

      Répondre

Répondre à Renald Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *