Le PQ accuse les dépanneurs de collusion pour hausser le prix de l’essence

Dans le cadre de la présente campagne électorale, les partis politiques ont tous été invités à venir présenter leur plateforme aux dépanneurs dans le cadre de Forum Dépanneur 2018, une série d’entrevues animées par Michel Gadbois, président de l’Association québécoise des dépanneurs en alimentation (AQDA).

Aujourd’hui, nous faisons place au Parti québécois qui n’a malheureusement pas répondu à l’invitation faite à rejoindre les dépanneurs. Nous allons toutefois résumer ici l’essentiel de leurs propositions qui touchent l’industrie.

S’attaquer « aux cartels de l’essence »

Parce qu’il considère les variations du prix de l’essence observées au Québec comme étant anormales, le Parti québécois entend renforcer le mandat de l’Office de la protection des consommateurs, qui deviendrait le Bureau de la protection des consommateurs du Québec (BPCQ).

Estimant que le gouvernement fédéral fait mal son travail à ce chapitre, cet organisme verrait son nombre d’inspecteurs augmenté afin de vérifier partout au Québec l’état de la concurrence, s’assurant qu’aucune bannière ou exploitant n’occupe une position dominante dans aucun des marchés.

Et le premier secteur visé sera celui du réseau pétrolier, c’est-à-dire les 3,000 dépanneurs avec essence au Québec.

« Les variations des prix de l’essence sont inexplicables par le cours normal du marché. Pourquoi ça n’a pas été enquêté? Comment ça se fait que personne n’ait été reconnu coupable de manipulation du marché? » — Jean-François Lisée, chef du Parti québécois

Pour annoncer son bureau de la concurrence nouveau genre, le chef du PQ, Jean-François Lisée, a choisi comme décor une station d’essence Marché Express Esso à Québec pour mettre en relief la nécessité de « mettre fin aux cartels de l’essence » (voir photo en haut de l’article… ici on le voit devant le siège de la Caisse de dépôt).

Selon Le Devoir, la lutte péquiste contre les « cartels » commencera par une enquête sur les prix de l’essence.

« Les résultats seront bénéfiques : davantage de concurrence sur les marchés, des prix plus bas, donc plus d’argent dans les poches des Québécois et une meilleure croissance économique. Avec nous, ce sera fini, les hausses injustes du prix de l’essence à la pompe. Fini, les abus envers les consommateurs du Québec pour des produits et services essentiels ! » a promis M. Lisée.

Considérant qu’une famille moyenne dépense environ 52,000$ par année pour son « panier de base », le PQ estime qu’une diminution du prix de l’essence d’environ 2 %, permettrait de lui redonner 1000$ par année.

À l’appui de ses dires, le PQ a présenté aux médias une reproduction agrandie d’un graphique montrant des variations supposément louches du prix de l’essence ordinaire à Montréal et Québec au cours du second trimestre de 2018.

Or, le rapport en question d’où provient ce graphique (et que nous avons retracé – cliquez ici pour le lire) indique pourtant que:

« La fréquence des hausses entre le lundi et le mardi est, jusqu’à présent pour le 2e trimestre de 2018, inférieure de presque la moitié à celle du trimestre précédent, tel que le montre le Tableau 4. Ainsi, au cours des dernières semaines, les mouvements de hausse se sont produits entre le mardi et le mercredi à quelques reprises. » – Rapport hebdomadaire sur les prix de l’essence, Régie de l’Énergie

Salaire minimum à 15$

À l’instar de Québec Solidaire qui s’est engagé à porter le salaire minimum à 15$ en 2019, le Parti québécois s’est engagé aussi dans le même sens, mais plus graduellement, soit « au cours de leur premier mandat ».

Autrement dit, si l’on divise le mandat en quatre années, le PQ augmenterait le salaire minimum à raison de 0,75$ par année, soit des coûts additionnels moyens pour chaque dépanneur de 7,500$ par an.

Rapelons que sous les libéraux, le salaire minimum a augmenté de 0,20$ en 2015, 0,20$ en 2016, 0,50$ en 2017 et 0,75$ en 2018, pour atteindre aujourd’hui 12$.

Et afin d’atténuer l’impact d’une hausse du salaire minimum sur les entreprises, le chef du PQ a proposé la création d’un fonds de soutien de l’État ou d’un crédit d’impôt dont les termes et l’étendue des sommes consacrées sont restés vagues.

Plus de fonctionnaires et de nationalisme économique

Pour le reste, la plateforme du Parti québécois insiste sur la nécessité de miser sur un État fort, c’est-à-dire d’engager encore plus de fonctionnaires et de faire intervenir encore davantage l’État dans l’économie.

Les moyens comprennent notamment d’utiliser la Caisse de dépôt comme outil de développement économique ou encore, pour empêcher la prise de contrôle de sociétés québécoises.

Le PQ se dit parcontre farouchement en faveur de l’allègement réglementaire et pour marquer sa volonté, annonce qu’il placera cette responsabilité sous la juridiction directe du premier ministre.

De plus, la règle de « Une fois suffit » sera implantée, soit qu’il ne sera plus nécessaire, pour une entreprise, d’entrer la même information deux fois pour l’ensemble de ses obligations envers l’État.

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